Immatériel


 Septembre 2018

En cherchant un jeu de mots subtil pour commencer ce nouvel article tant espéré par mes fans, j'errais dans les corps caverneux des dictionnaires les plus farfelus, dans les manuscrits des poètes les plus ostracisés, et je restais bredouille (qui rime communément avec citrouille et aussi d'autres mots plus courts, mais à quoi bon).

Je voulais vous avouer publiquement que j'avais envisagé de me retirer, de stopper net cet élan bloggiste qui m'a happé comme une cigogne capture puis dorlote le nourrisson effarouche qui se promenait insouciant dans la cour herbeuse de la maternité de Châteauroux (un mercredi soir vers 19 heures mais c'est pas vraiment notre problème).
Puis un regain de vigueur m'a intimé l'ordre de venir achever cette parade sur la scène, devant vos yeux ébahis et condescendants, se demandant bien combien de temps j'allais encore pourrir la soirée. Et là, je me suis dit qu'une mort subite devant mon public serait une fin tout aussi valeureuse qu'inoubliable. Et de fil en aiguille, je me suis demandé si un joueur de tambour pouvait mourir en fanfare... 

J'en suis là (las aussi, mais pas ici) de mes réflexions, contrit et très mal à l'aise, me refusant à vous annoncer la fin prématurée de ce havre de paix qui vous fait glousser de plaisir à chaque nouveau sujet. Sauf que le dernier date d'avril 2018.
La principale raison m'incitant à fermer la boutique est le faible nombre de visites.
Ne prenons pas de gants : zéro visite, c'est peu. Et vraiment injuste. Quand je vois qu'un blog de maquillage organisé par une gamine de 14 ans recueille 2540 visites par jour, qu'un seul tweet de Griezmann fait bouger 250 000 personnes, que Poutine recueille 94% des voix sans tricher aux Petits Chevaux, ça fout quand même bien les glandes, non ? Et moi, zéro visite ?
Alors bien sûr, j'ai ma garde rapprochée, mon cercle restreint, mes fidèles : les abonnés de la première heure qui ne manquent pas une miette de ce pain béni.


Merci beaucoup, mais... vous n'êtes que 5. Cinq personnes dont mon épouse, ma mère, peut-être ma fille mais j'en suis même pas sûr, et mon copain Gianni qui ne manque jamais une occasion de rendre service. Bon puis j'ai aussi Guy-Stéphane, un sans-logis analphabète que j'ai menacé un soir dans un chemin creux (avec un cutter sans manche auquel il manquait la lame, ce qui fait pas lourd à la fin) pour le contraindre à cliquer - c'est toujours pas du cynisme - sur mon blog. Quand on me dit que la surpopulation menace la planète, venez chez moi, il y a de l'espace. Au pire on sortira un lit-tiroir...

J'errais donc lamentablement dans des conglomérats de pensées tristounettes lorsque j'eus la force d'avoir une ultime idée : consulter les statistiques de mon blog.

Le feu d'artifice du millénaire ! La Coupe du monde sur mon bureau ! J'assiste quasiment en direct à une pluie impromptue de visites ! Une pluie ? Une rafale, des nuages de grêle dignes du quatrième anneau de Saturne ! Ce n'est plus une explosion, c'est le Nagasaki des statistiques : 10 visites en deux jours, et la folie exponentielle continue, mon écran n'est même plus assez large pour afficher la courbe.






Vous m'avez foutu une sacrée trouille ! Et moi, benêt comme souvent, je n'avais pas su lire votre jeu, je n'avais pas compris que pour vous - contre moi - c'était aussi votre match référence !
Ou avais-je la tête ? (Louis XVI, 21 janvier 1793).
Vous étiez là, goguenards, à me pister sur mon radeau en perdition, vous demandant si j'allais tenir. Et tout à coup, subrepticement, vous débarquez tels des dalleux (synonyme de morts de faim, région parisienne, 2012), pulvérisant tous les scores !
En fait vous êtes mon zona : vous êtes tapis dans l'ombre en jouant avec mes nerfs depuis 47 ans et hop : une éruption au moment où je vis une profonde désillusion. C'est un peu lâche mais pourtant salvateur. Je vous réintègre donc dans ma liste d'amis (oui parce que là j'étais tombé à -3) et vous demande une seule faveur : laissez-moi choisir où j'installe mes plaques rouges. Il y a des endroits où ce n'est pas possible pour le moment, par exemple sur mon télescope...
Sur mon visage, aucun risque , il y a mes sourcils, là le zona, il risque de se carapater ventre à terre, pensant s'agripper à une plante carnivore de Bornéo.

Bon pour terminer, je me demande quand même si vous n'êtes pas tout simplement des zonards, ayant écumé tous les autres blogs de voyages et que, penauds, vous revenez vers moi.
Abonnez-vous, rabonnez-vous, s'il vous plaît, sinon je ne passerai pas le prochain Contrôle technique !

Alors je reconnais que ce blog est un peu décalé, un peu transgenre, un peu perché, un peu cosmique (comme quoi un pauvre "s" dans un mot peut changer une vie).
A ce titre, et pour briller en société, je me disais que l'on pourrait s'entendre pour le classer dans les exo-blogs. Qu'est-ce qu'un exo-blog ? J'en sais rien, je viens de l'inventer. On pourrait dire que c'est un peu comme une exoplanète qui gravite autour d'une autre étoile que le Soleil ?
Disons un blog d'altitude ?
Dès demain, tentez de dire à vos proches que vous suivez un exo-blogger avec un nombre de likers de OUF. Moi je reste à l'ordinateur et je consulte en temps réel la progression des courbes de visites...
S'il y a des gains, on partage.
Je rappelle toutefois qu'on peut diviser zéro par ce qu'on veut (sauf par zéro, ne soyez pas trop lourds non plus) mais qu'on ne peut pas diviser quoi que ce soit par zéro (y compris zéro bande de zonards).
Bougez-vous !

Je reviens pour conclure sur cette histoire de "s" qui change tout avec trois exemples :
  • dans Boloss, c'est pas grave si on en oublie un, ça reste un (gros) Bolos ;

  • avec looser c'est vachement plus pernicieux, surtout à l'oral. Imaginez que vous rentriez bien alcoolisé chez Europcar en hurlant : Vous êtes tous des loosers ! au lieu de dire Vous êtes tous des loueurs.
    Vous pouvez vous manger une grosse tarte aux doigts des familles...

  • dernier exemple encore plus concret : vous frimez devant vos amis en déclarant : comment vous êtes trop des (gros) loosers les gars, je viens de m'acheter une R16 T au lieu de dire une R16 TS !
    Oui là vous allez passer pour un abruti car la R16 T (tout court), n'a jamais existé.
    Ca marcherait aussi avec la R5 mais on m'a demandé d'être plus court que d'habitude. J'ai du mâle...

    Pauvre gosse quand même : se faire choper par une cigogne un mercredi...


Avril 2018

Faut-il faire confiance aux cartes du site "Conseils aux voyageurs" ?

Réponse simplifiée : Oui.

Réponse développée :

Devant l'engouement quasi international lié à la qualité de ce blog, je me vois contraint d'ajouter de nouveaux sujets pour délecter un auditoire assidu et éclairé, dont la présence me remplit d'une joie timide mais néanmoins solide.
Merci de ne pas cliquer à tout va sur mes pages, mon compteur de visites ne possède que 5 chiffres et j'en suis déjà à 165 visites au 1er avril (soit, si on considère la population mondiale à 7,5 milliards d'individus, environ 0.0000022 % de cette sus-dite population qui serait venue visiter mes lignes). Sauf que certains sont certainement venus plusieurs fois, subjugués par tant de finesse, tant de réflexion et d'ouverture d'esprit...
Et puis il y a ceux qui n'osent pas. Timidité maladive ? Blocage psychologique ? C'est l'heure de sortir les poubelles ? Le chat a vomi sur la moquette au moment d'attaquer la lecture de ce blog parmi les plus envoûtants au monde ?
Bref, vous êtes là et je peux vous dire que "Cliquer, c'est pas du cynisme"... Aux fervents adeptes des contrepèteries du Moyen-Empire, j'avoue que celle-ci me comble de bonheur.

Je me disais que j'allais vous parler aujourd'hui des cartes du site : https://www.diplomatie.gouv.fr/
Ce site est la référence inamovible pour qui souhaite partir à l'étranger, mine (!) de conseils en tous genres et une propension incontestable à coller à l'actualité géopolitique. Bien sûr, vous êtes autorisés à prendre un minimum de recul par rapport aux informations divulguées ici, et nous allons voir comment il est possible de suivre certaines d'entre elles sans se pourrir son voyage, euphémisme...
Ah oui parce que si vous suivez à la lettre les recommandations du ministère, il est sage de rester dans votre maison du 33 avenue des martyrs, à Romorantin, au fond de l'impasse. Et enfermez-vous à double tour, on ne sait jamais, des fois que le chat de la voisine viendrait vomir sur VOTRE moquette du salon... On en a même vu quelques-uns se suicider après avoir parcouru ce site, de peur de mourir dans d'atroces souffrances à l'étranger.
En effet, quand on ouvre ces pages, on se demande pourquoi certains pays vivent encore au XVIIème siècle et on préfère réserver un week-end bien lourd dans un Center Park hexagonal.
Lorsque vous aurez franchi presque toutes les étapes qui ne vous rebutent pas (crèmes contre des moustiques de 600 grammes, allergies à l'eau potable, risques en serrant la main du guichetier de musée qui a cueilli des figues de Barbarie la nuit précédente, accidents liés à la morsure d'un Varan de Komodo (c'est rare mais il faut bien qu'ils mangent eux aussi), accidents de Montgolfière -véridique-, risques de servir de mule ( pas vous, votre véhicule...) pour transporter de la drogue ou des armes sur des zones de conflit, risques d'éruption volcanique le jour où vous avez prévu de bivouaquer sur le Krakatoa en nuisette, etc... quand vous aurez franchi toutes ces étapes, donc, gonflé-e à bloc et prêt à en découdre avec l'adversité, vous serez bloqué-e à la frontière comme un pangolin qui cherche à mettre un coup de boule à une girafe parce que, par exemple, le pays que vous envisagez de visiter refuse ... les véhicules Diesel ! Pas besoin d'aller au diable, c'est le cas du Liban par exemple...
J'en rajoute un poil ici et je ne remets pas en cause le bien fondé et le sérieux avec lesquels ces professionnels mettent en garde les dilettantes que nous sommes. Je suis un peu critique et même grivois alors que je suis le premier à dévorer les informations relatées dans les pages de ce site.
D'ailleurs, tout ce qui concerne l'aspect administratif (durée des visas, etc...) est primordial et je n'envisage pas une seconde de m'en affranchir. De même, la localisation des foyers de ténia, de fièvre aphteuse et autres germes de vérole peut être d'un fier secours au moment de goûter le ragoût gentiment proposé par le chef du village un soir de nouba...
Maintenant, ce qui nous intéresse ici, ce sont les cartes. Celles qui donnent une idée des zones à éviter en fonctions de leur dangerosité pour des touristes ou des déplacements professionnels. Et là, je remplace volontiers la fanfaronnade typiquement franchouillarde par une pointe de circonspection. En clair, je vous conseille de vous conformer sagement aux recommandations stipulées sur ce site. Cela n'empêche pas de parcourir en détails les textes pour chaque pays, afin d'établir un diagnostic précis sur les risques encourus en fonction de votre propre parcours. Nous le verrons plus loin en prenant l'exemple du Kosovo.

Donc imaginons qu'après la lecture de mon article, vous décidiez d'un commun accord avec vous-même de consulter les cartes dédiées aux voyageurs...
Sans doute suis-je trop modeste lorsque je parle de "lecture de mon article", vous êtes en train de le dévorer, mais faites gaffe, il y a un varan de Komodo dans votre rétroviseur qui se rapproche à 45 km/h. Il a faim. Non, vous ne le voyez pas, il est dans l'angle mort... Vous aussi, bientôt, sans l'angle d'ailleurs, car sa morsure, en plus d'être profondément douloureuse, va vous injecter une dose de bactéries tellement puissante qu'elle ferait battre en retraite une armée de pesticides affamés.

Bref, vous tentez votre chance sur la première carte qui s'ouvre devant vous et vous êtes, une fois de plus, perplexe, presque suspicieux – encore un mot que j'aime bien, même si je préfère "belliqueux"- à mon endroit parce que vous avez l'impression que dans cette histoire je vous ai pris pour un gros jambon...
Elle est où cette fameuse carte ?
Ben en-dessous, pas la peine de s'énerver :


Et c'est vrai que Josiane (la petite voisine que vous aviez sévèrement impressionnée en lui assénant la photo de vous au cap nord de la Slovaquie) va rester complètement interdite devant cette carte mondiale, persuadée que vous cherchez encore une fois à l'humilier. Sauf que vous non plus, vous n'êtes pas à l'aise du tout en voyant cette carte.
Vous êtes à deux doigts de parier que j'ai interverti malencontreusement avec la carte indiquant les maxima de températures par pays en 2017. Je concède que c'est trompeur. C'est quoi cette grosse bande rouge avec reflets oranges autour de l'équateur ? Il n'y a que là-bas que les guerres sont de qualité ? On a pourtant un passé suffisamment glorieux dans ce domaine pour ne pas se faire enrhumer de la sorte, nous les occidentaux. Bon c'est vrai qu'on y participe indirectement à ces guerres contemporaines, en assurant l'intendance et l'import-export, mais quand même ! On pourrait presque passer pour des lopettes pacifistes.
La bande sahélienne - accouplée avec le Proche Orient - explose donc tous les pronostics avec des points forts incontestés et rivalisant de stratagèmes pour pourrir la vie des gens. Félicitations !



Prenons des exemples...
La Lybie et la Syrie ont d'ores et déjà placé la barre (de fer) très haut et sont en rouge intégral. Chapeau les artistes. Pas un seul coin de ces pays n'est à l'abri de la violence et de la terreur. Au regard de la superficie totale, c'était pas évident, mais ils ont fait le job, du grand art.
Je n'ai même pas évoqué le Yemen, dont la face rouge est assortie d'une bande sécurité orange chez ses voisins. A titre de comparaison, la Corée du Nord n'est qu'en orange !
On dit même que les oiseaux migrateurs lisent ces cartes et dévient leur trajectoire pour ne pas gêner le travail des pilotes de Mig...
On trouve ensuite des nations beaucoup moins en confiance, peut-être déstabilisées par des mouvements démocratiques internes insufflant l'envie de créer quelques zones oranges où l'on ne meurt pas le premier soir, seulement avant la fin de la première semaine de séjour. C'est presque plus malsain d'ailleurs, car on y prendrait goût, on ne se méfierait plus et paf ! Une grenade dans les naseaux...
Dans la liste de ces pays bicolores, l'Algérie est un bon exemple, avec une large zone orange au nord de l'inexpugnable zone rouge au sud. On note toutefois des carrés jaunes, représentant les villes où une "simple" vigilance renforcée suffit... Mais il faut le gilet pare-balle dès que l'on quitte le périmètre de la cité... L'Irak est un pays plus joueur... Je passe sous silence la zone rouge, de belle taille, ainsi que la zone orange du sud, nettement moins dangereuse (!). Mais regardez au nord : il existe bel et bien une zone orange enclavée dans la zone rouge. Ben... avion obligatoire alors...
Impossible d'entrer par la Turquie, l'Iran, contraints que nous sommes de faire confiance aux compagnies aériennes locales. Ca se tente... une seule fois en général...
Restent malgré tout dans cette zone des pays récalcitrants, assez mal intégrés et parsemés de vert... Vilains petits canards ? Asociaux notoires ? Quelles sont ces nations qui ne sont pas envahies par la guerre ? Bon quelques Emirats où l'argent passe encore – de peu – avant les massacres mais en persévérant, il devraient rosir un de ces jours. Et le Maroc ! Le Maroc est en vert ! Voilà donc la dernière destination où l'on peut se rendre en vacances sans risquer de se faire égorger en visitant le souk de Fes. Bien sûr, la frontière algérienne au sud est en jaune, c'est bien le moins que l'on pouvait envisager, tout comme le Sahara Occidental, arborant sur son flanc est un liseré rouge qui lui va à ravir le long de la Mauritanie. Mais le Maroc est en vert !
Si l'on remonte en Europe Continentale, on a l'impression de vivre quasiment chez les Bisounours, déprimant... Aucune guerre déclarée officiellement. On se tripote ou quoi ? Un petit conflit armé, ça détend pourtant. Je n'exige pas non plus une retraite de Russie à l'ancienne durant laquelle, comme l'a finement fait remarquer Fernand Naudin : " C'est ceux qui étaient à la traîne qui ont été repassés". Non, je ne souhaite à personne de rentrer de Moscou à pied en plein hiver avec pour seule nourriture son ceinturon en cuir... Quelle idée de machouiller une ceinture sans l'avoir désinfectée. Enfin les règles d'hygiène, ça s'observe que diable !



Mais bon, où sont les boss ? Moi je veux bien faire un article sur les zones délicates mais franchement : rien entre les deux Irlande ! Ca commence plutôt mal ! En éventrant des bouteilles de scotch on doit pourtant réussir de belles bagarres de catch en plein air, à la nuit tombante dans des ruelles mal éclairées ? Irlande en vert -bouteille- bien sûr...
Et Chypre est aussi en vert ? Ben là faut m'expliquer... Pays de l'Union Européenne, qui utilise l'Euro (oui oui), coupé en deux depuis 1974 et dont la capitale est traversée par un mur de 4 mètres de haut... En vert ? Mais combien de kilomètres va-t-on devoir parcourir pour trouver enfin de la couleur ?

Ah j'y suis... la Yougoslavie... Disons l'ex-Yougoslavie. Oh ce n'est pas de l'écarlate, du cramoisi, du vermillon... Mais des traces jaunes curieuses jalonnent la région...

Merci à nos amis ex-yougoslaves d'avoir laissé traîner quelques munitions au bord de la route. Ces mines permettent enfin de colorer un peu notre continent de couleurs plus chaleureuses ! Avant de vous rendre dans ces coins, vérifiez quand même sur les cartes où se situent les zones piégées, ou pas encore nettoyées par les démineurs... Ce serait regrettable d'aller faire un trou dans vos espadrilles fleuries sous prétexte que vous souhaitez absolument cueillir un cèpe à dix mètres pour le dîner (vous n'avez déjà même pas vérifié que votre camping-gaz est toujours opérationnel...).
Donc on regarde la carte, on mémorise les bandes jaunes et ensuite on décide du parcours pour la randonnée du lendemain... Cela évite à l'hélicoptère de la Sécurité Civile de venir vous chercher (en plusieurs morceaux) au centre de la Bosnie... Si vous croisez, au bord de la route, des panneaux rouges affublés d'une tête de mort, restez calmes et ne vous enflammez pas : c'est sûrement du sérieux, ne confondez pas avec une information indiquant le passage hypothétique d'un camion de carburant. 



De même, les glissements de terrain modifient chaque année la position des mines, en particulier au bord des rivières. Merci de ne vous baigner que si vous savez nager et si par hasard vous trouvez dans le lit majestueux d'un ruisseau un disque métallique qui ressemble à une assiette de ball-trap, évitez de la choper entre vos dents pour la ramener comme un cador à votre épouse, elle pourrait vous rejeter à la mer sans ménagement...



Je termine ce paragraphe par le Kosovo. Une seule zone est en vigilance "jaune", la partie frontalière du Monténégro au nord. On se dit qu'il y a là aussi des mines et des trafics de bonne facture. Oui mais on n'aurait pas imaginé qu'il s'agisse d'hommes armés qui braconnent ... des forêts entières... C'est véridique et vérifiable sur le site...
Il nous reste à évoquer les zones européennes encore plus délicates à visiter.
En orange, pour commencer, on trouve la Crimée. La criminalité n'est pas plus élevée qu'ailleurs en Europe, d'ailleurs moins que dans bien des grandes villes occidentales. Mais c'est un tel imbroglio pour avoir des papiers en règle à l'entre, à la sortie, pendant le séjour, en fonction de votre poste frontière d'entrée, etc... qu'il vaut mieux rester chez vous... Un peu comme si on cherchait à vous décourager... 


De la même façon, l'entrée – et la sortie - en Transnistrie, cette bande de terre incroyable le long du Dniestr, relève du petit exploit. En pénétrant dans ce territoire, situé, je le rappelle, en Moldavie, on remarque bien vite la largeur des képis au poste de police, et surtout leurs couleurs : celles de l'Armée Rouge... On n'y fait pas le Mariolle dès le premier jour... (Oui Mariolle ça s'écrit comme ça, un adjudant-chef m'avait expliqué ça pendant mon service, il y a un lien intéressant en cliquant ici...). Les russes administrent ce terrain où les usines fabriquent un peu de tout.
Non, pas tout. On n'a pas trouvé de yaourts bio, ni de médicaments dernier cri pour les nourrissons, et moins encore de tissus aux couleurs chatoyantes pour orner les devantures des mairies lors de grandes fêtes populaires pleines d'allégresse et de convivialité...
Par contre, si vous cherchez des produits chimiques pour désherber, y compris le métal, vous êtes à la bonne adresse...



Prudence donc, contentez-vous d'un bon repas au restaurant sous la statue de Lénine et rentrez sagement le soir, par le même chemin. N'oubliez pas de dépenser vos derniers roubles en prenant une barre chocolatée à la dernière station. Elle vous sera d'un grand secours lorsque deux berlines noires vous poursuivront pour vous emprunter à titre définitif votre mini-frigo, votre GPS et vos lunettes si elles sont à la bonne taille...
Pour conclure ici et maintenant (mon épouse me dit que c'est trop long, j'adore !), je termine donc cet article splendide en vous disant :

"Partez après avoir lu les Conseils aux Voyageurs, les cartes en particulier, elles sont explicites et très précises. Prenez tout de même un peu de recul et vérifiez en quoi ces informations vous seront réellement utiles sur place. Pas besoin de stresser comme une victime de vertige en sandales au sommet de la Tour Montparnasse le jour de la révision des garde-fous si vous ne vous rendez pas dans les zones délicates..."

Et pensez bien que :
  • si vous suivez les recommandations de trop près, vous ne partirez plus car vous aurez une trouille bleue (seule couleur primaire absente du site) de vous faire enfourcher par un auroch enragé sur un col en Slovénie. C'est vrai que c'est rare mais pas mathématiquement impossible...
  • si vous ne les suivez pas, vous risquez de vous retrouver dans un container mal éclairé en train d'expliquer votre bonne foi à deux douaniers un poil revêches qui voudront vous racketter parce que vous n'avez pas signé de décharge au garde forestier avant de vous engager en 4x4 sur une pelouse classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Vous aurez très mal au ventre et vous serez complètement désorienté car vous ne savez pas dire "appendicite aiguë" en danois...
  • Au boulot les baroudeurs...

     Je me rends compte d'une belle boulette de ma part à la relecture de ces lignes. Ca me gêne un peu de l'évoquer de façon aussi crue et tonitruante mais, comment dire... Disons que si vous souffrez de certaines pathologies chroniques irréversibles, faut faire gaffe...
    Pour aller droit au but, je dis simplement que si vous êtes Daltonien - le mot est lâché - , restez vigilant ou faites vous guider, parce que si vous confondez niaisement une zone rouge avec une verte, vous risquez d'être obligé de courir très très vite. Et il est plus que plausible que vous ne soyez pas le seul à courir.
    Pour imager un peu mes propos, si vous avez cru que le port de Kaliningrad est "vert" en pleine nuit et que vous pouvez y flâner avec vos bracelets en or, vous risquez de sentir sur votre nuque le souffle chaud des malfrats qui, eux aussi, courent plus vite la nuit. Mais arrivé au bout du quai de déchargement des porte-containers japonais, il faudra faire un choix...
    Alors de grâce, révisez vos couleurs...








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