Pouvez-vous ébruiter le fait que vous likiez un exo-blog ?

En cherchant un jeu de mots subtil pour commencer ce nouvel article tant espéré par mes fans, j'errais dans les corps caverneux des dictionnaires les plus farfelus, dans les manuscrits des poètes les plus ostracisés, et je restais bredouille (qui rime communément avec citrouille et aussi d'autres mots plus courts, mais à quoi bon).

Je voulais vous avouer publiquement que j'avais envisagé de me retirer, de stopper net cet élan bloggiste qui m'a happé comme une cigogne capture puis dorlote le nourrisson effarouche qui se promenait insouciant dans la cour herbeuse de la maternité de Châteauroux (un mercredi soir vers 19 heures mais c'est pas vraiment notre problème).
Puis un regain de vigueur m'a intimé l'ordre de venir achever cette parade sur la scène, devant vos yeux ébahis et condescendants, se demandant bien combien de temps j'allais encore pourrir la soirée. Et là, je me suis dit qu'une mort subite devant mon public serait une fin tout aussi valeureuse qu'inoubliable. Et de fil en aiguille, je me suis demandé si un joueur de tambour pouvait mourir en fanfare... 

J'en suis là (las aussi, mais pas ici) de mes réflexions, contrit et très mal à l'aise, me refusant à vous annoncer la fin prématurée de ce havre de paix qui vous fait glousser de plaisir à chaque nouveau sujet. Sauf que le dernier date d'avril 2018.
La principale raison m'incitant à fermer la boutique est le faible nombre de visites.
Ne prenons pas de gants : zéro visite, c'est peu. Et vraiment injuste. Quand je vois qu'un blog de maquillage organisé par une gamine de 14 ans recueille 2540 visites par jour, qu'un seul tweet de Griezmann fait bouger 250 000 personnes, que Poutine recueille 94% des voix sans tricher aux Petits Chevaux, ça fout quand même bien les glandes, non ? Et moi, zéro visite ?
Alors bien sûr, j'ai ma garde rapprochée, mon cercle restreint, mes fidèles : les abonnés de la première heure qui ne manquent pas une miette de ce pain béni.


Merci beaucoup, mais... vous n'êtes que 5. Cinq personnes dont mon épouse, ma mère, peut-être ma fille mais j'en suis même pas sûr, et mon copain Gianni qui ne manque jamais une occasion de rendre service. Bon puis j'ai aussi Guy-Stéphane, un sans-logis analphabète que j'ai menacé un soir dans un chemin creux (avec un cutter sans manche auquel il manquait la lame, ce qui fait pas lourd à la fin) pour le contraindre à cliquer - c'est toujours pas du cynisme - sur mon blog. Quand on me dit que la surpopulation menace la planète, venez chez moi, il y a de l'espace. Au pire on sortira un lit-tiroir...

J'errais donc lamentablement dans des conglomérats de pensées tristounettes lorsque j'eus la force d'avoir une ultime idée : consulter les statistiques de mon blog.

Feu d'artifice à La Vallette, novembre 2017
Le feu d'artifice du millénaire ! La Coupe du monde sur mon bureau ! J'assiste quasiment en direct à une pluie impromptue de visites ! Une pluie ? Une rafale, des nuages de grêle dignes du quatrième anneau de Saturne ! Ce n'est plus une explosion, c'est le Nagasaki des statistiques : 10 visites en deux jours, et la folie exponentielle continue, mon écran n'est même plus assez large pour afficher la courbe.






Vous m'avez foutu une sacrée trouille ! Et moi, benêt comme souvent, je n'avais pas su lire votre jeu, je n'avais pas compris que pour vous - contre moi - c'était aussi votre match référence !
Ou avais-je la tête ? (Louis XVI, 21 janvier 1793).
Vous étiez là, goguenards, à me pister sur mon radeau en perdition, vous demandant si j'allais tenir. Et tout à coup, subrepticement, vous débarquez tels des dalleux (synonyme de morts de faim, région parisienne, 2012), pulvérisant tous les scores !
En fait vous êtes mon zona : vous êtes tapis dans l'ombre en jouant avec mes nerfs depuis 47 ans et hop : une éruption au moment où je vis une profonde désillusion. C'est un peu lâche mais pourtant salvateur. Je vous réintègre donc dans ma liste d'amis (oui parce que là j'étais tombé à -3) et vous demande une seule faveur : laissez-moi choisir où j'installe mes plaques rouges. Il y a des endroits où ce n'est pas possible pour le moment, par exemple sur mon télescope...
Sur mon visage, aucun risque , il y a mes sourcils, là le zona, il risque de se carapater ventre à terre, pensant s'agripper à une plante carnivore de Bornéo.

Bon pour terminer, je me demande quand même si vous n'êtes pas tout simplement des zonards, ayant écumé tous les autres blogs de voyages et que, penauds, vous revenez vers moi.
Abonnez-vous, rabonnez-vous, s'il vous plaît, sinon je ne passerai pas le prochain Contrôle technique !

Alors je reconnais que ce blog est un peu décalé, un peu transgenre, un peu perché, un peu cosmique (comme quoi un pauvre "s" dans un mot peut changer une vie).
A ce titre, et pour briller en société, je me disais que l'on pourrait s'entendre pour le classer dans les exo-blogs. Qu'est-ce qu'un exo-blog ? J'en sais rien, je viens de l'inventer. On pourrait dire que c'est un peu comme une exoplanète qui gravite autour d'une autre étoile que le Soleil ?
Disons un blog d'altitude ?
Dès demain, tentez de dire à vos proches que vous suivez un exo-blogger avec un nombre de likers de OUF. Moi je reste à l'ordinateur et je consulte en temps réel la progression des courbes de visites...
S'il y a des gains, on partage.
Je rappelle toutefois qu'on peut diviser zéro par ce qu'on veut (sauf par zéro, ne soyez pas trop lourds non plus) mais qu'on ne peut pas diviser quoi que ce soit par zéro (y compris zéro bande de zonards).
Bougez-vous !

Je reviens pour conclure sur cette histoire de "s" qui change tout avec trois exemples :
  • dans Boloss, c'est pas grave si on en oublie un, ça reste un (gros) Bolos ;

  • avec looser c'est vachement plus pernicieux, surtout à l'oral. Imaginez que vous rentriez bien alcoolisé chez Europcar en hurlant : Vous êtes tous des loosers ! au lieu de dire Vous êtes tous des loueurs.
    Vous pouvez vous manger une grosse tarte aux doigts des familles...

  • dernier exemple encore plus concret : vous frimez devant vos amis en déclarant : comment vous êtes trop des (gros) loosers les gars, je viens de m'acheter une R16 T au lieu de dire une R16 TS !
    Oui là vous allez passer pour un abruti car la R16 T (tout court), n'a jamais existé.
    Ca marcherait aussi avec la R5 mais on m'a demandé d'être plus court que d'habitude. J'ai du mâle...

    Pauvre gosse quand même : se faire choper par une cigogne un mercredi...





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