Si on allait au bout du bout ?
Si on allait au bout du bout ?
Pour ce premier vrai sujet, je vous
propose de conjuguer votre passion pour la géographie avec votre
soif de records... Cela restera un plaisir très intime et personnel
si vous parvenez à vos fins car personne ne s'en souciera vraiment à
votre retour. Au mieux, quelque ricanement saccadé de votre meilleur
ami qui ajoutera goguenard : "T'as rien d'autre à faire ?".
Au pire, un regard dédaigneux de l'envieux de service qui ne
comprend même pas en quoi le fait de relever ce défi égaie votre
journée...
Je vous propose de préparer avant
votre départ les coordonnées extrêmes des points que vous pourriez
atteindre durant votre périple, histoire d'aller le plus loin
possible, le plus au nord possible, le plus haut possible...
C'est tout aussi farfelu qu'inutile et
nous allons voir que c'est en outre profondément complexe à prévoir
et à réaliser, voire très dangereux ; pour un résultat, comme je
l'ai signalé, à peu près insignifiant dans la société.
Mais votre propre bonheur est préservé,
stimulé, poussé dans ses limites les plus inaudibles. Puis à
chaque fois que vous ferez défiler cette photo de vous au cap du
bout, au bout du cap, votre cuir chevelu frissonnera de plaisir,
certain-e-s d'entre vous commenceront à ronronner, d'autres
s'élanceront à moitié n-u-e-s dans une sarabande solitaire autour
de la table de la salle à manger en formica pour un hommage des plus
virulents à ce moment unique pour vous (par pour le cap sus-dit qui reçoit
chaque jour son lot d'illuminés notoires en quête de paroxysme
effréné).
Ça c'est pour le poids des mots, le
choc des photos est tout aussi démonstratif et on notera des
variations de style qui affectent le ton de l'exploit. Je
m'explique...
On peut se contenter d'une pose tout
en délicatesse et sobriété, optant pour une posture droite et
digne, la tête assez haute mais pas hautaine, donnant l'impression
de maîtriser son sujet sans orgueil. Conseil de connaisseur : ne
jamais avouer (par une crispation des bajoues par exemple) qu'en
dessous de la parka on se les gèle, mais d'une force... Ah oui,
parce que le Cap Nord en novembre, c'est pas une plage de Sardaigne à
la fin du printemps. La fraicheur du vent d'est vous rappelle
pourquoi même les morses portent des capuches.
Merci de ne pas oublier non plus que
dans cette aventure, vous vous retrouverez vite seul-e, votre
conjoint-e vous ayant irrémédiablement classé dans les schizophrènes au bout de trois photos, et sera reparti-e au petit
trot vers la voiture. En plus de pourrir votre couple, il faudra aussi gérer le réglage d'un trépied pour l'appareil-photos,
différents essais de luminosité et d'orientation. Au bout de
quelques minutes, votre température interne sera inférieure à 16
degrés Celsius, vous aurez quelques os bleuis par l'air ambiant et
l'envie irrépressible de partir en courant comme un dératé vers les
bouches de chauffage de la voiture pour y enfoncer vos doigts
engourdis - dont on se demande même si une amputation ne sera pas
envisagée par le médecin de garde d'Hönnigsvag, premier village
habité à 30 kilomètres au sud – mais cet élan sportif sera
brisé net parce que vous ne voulez tout de même pas abandonner aux
deux corbeaux présents votre Canon 750D à 800 euros. Il faudra donc
remballer proprement le matériel (aucune connotation là-dedans mais
j'en vois déjà quelques-un-e-s qui sourient bêtement) et rentrer
seulement ensuite.
Mais deux semaines plus tard, dans
votre logement douillet en France, vous pourrez afficher sur votre
écran Plasma 400 pouces la photo du Cap Nord et vous en premier
plan, ce dont vous ne vous lasserez jamais de toute votre vie.
Parenthèse futile mais vraie : je
précise que oui, il y a des corbeaux en novembre au Cap Nord, des
pies aussi. Ils doivent acheter des chaufferettes. Un truc "trop
de ouf"...
Si votre métabolisme est encore
vivant après quelques essais photographiques fructueux, vous pourrez
opter pour une pose plus distrayante qui ravira votre grand-mère ou
les membres de votre club local de philatélie. Mais je vous remercie
par avance de ne pas sombrer dans la vulgarité. On a "fait"
le Cap mais avec respect, avec doigté. On savoure la victoire mais
sans excès, on n'a pas fait 4800 bornes depuis chez soi pour devenir
belliqueux - mot rigolo je trouve - à trois pas du monument convoité
depuis 4 décennies. On le domine avec respect donc, on a presque de
l'empathie pour lui. Mais on l'a terrassé. Souplesse et
savoir-vivre...
Les plus résistants au froid pourront,
s'ils possèdent de plus une fibre photographique intrinsèque
surdimensionnée, s'adonner aux plaisirs de la prise artistique.
J'estime à 4 ou 5 par continent le nombre de malades mentaux de
cette catégorie, capables de créer des figures géométriques
empreintes de symétrie axiale, le tout aux abords immédiats du
71ème parallèle. J'ai moi-même la joie de faire partie de ce
club... Dans ce dernier cas, il faut environ 20 photos pour en
conserver une valable, celle qui respectera au mieux tous les
paramètres géométriques, météorologiques et humains de
l'événement.
Vous noterez que dans ce genre
d'épreuve (qui devrait largement être inscrite aux Jeux olympiques
d'hiver), j'ai bien pris soin de regarder le calendrier. Non pas
qu'il faille tenter l'exploit le 29 février ou un jour d'éclipse
totale, non... Mais vous avez parfaitement remarqué que je suis
seul...
Oui, seul au pied du monument du Cap
Nord... Ça vous semble facile ? Bien tenté... C'est pas facile, pas du tout !
C'est même presque impossible, à tel
point que l'exploit réside presque davantage dans le fait que je
suis seul que dans celui d'être arrivé à faire cette photo...
Puisque je vous le dis... Mais j'en
vois quelques-uns qui restent dubitatifs, regardez ci-dessous pour
comprendre ce qu'est le Cap Nord lorsqu'il y a du monde...
Voilà donc pour cette première partie
de mon article. Vous avez devant vous le résultat d'une recherche
méthodique, d'un acte prémédité, de calculs répétés et
vérifiés de telle sorte que je puisse réaliser le rêve
géographique du voyage. Mais justement, il reste à vous exposer
toute la trame d'organisation, la phase préparatoire du geste final
et là, c'est pas la même limonade...
Plusieurs stratégies existent pour
atteindre le but recherché, à savoir un point géographique
extrême, d'un pays ou d'un continent. Le plus simple est de se
connecter sur un site tel que Wiki ou autre qui vous donnera les
informations les plus précises et les plus actuelles, quitte à les
vérifier par ailleurs ensuite via un autre canal.
Imaginons que vous souhaitiez faire
partie des gens qui ont atteint les points cardinaux extrêmes de la
Slovaquie. Vous êtes environ 4 au monde, soit en moyenne moins de 1
par continent. Vous êtes un-e malade mental-e notoire et vous n'osez
pas échanger sur ce thème avec vos amis ou collègues de peur
qu'ils ne vous dénoncent à la Médecine psychiatrique du travail.
Vous avez raison, vous êtes complètement taré-e. Je suis un des
seuls à vous comprendre, et encore.... Franchement, vous n'avez rien
d'autre dans votre vie ?
Vous prospectez donc sur Internet et
vous tombez sur la liste exacte et incontestable des points extrêmes
de la Slovaquie, comme indiqué sur l'image suivante :
C'est parfait, votre hémisphère actif
du cerveau est rassasié, il se ravit de ces coordonnées
géographiques oubliées ou occultées volontairement par les
voyageurs. Mais vous faites quoi ? Vous prenez votre trottinette et
vous foncez sans GPS ? Ben non... C'est un exploit qui se prépare
déjà à la maison. Et là, sans moi vous êtes au fond du trou...
Parce que vous ne savez pas comment vous rapprocher inexorablement de
ce point à la fois mythique, inaccessible et synonyme de record jouissif.
Alors la méthode de réalisation de
l'exploit dépend de votre niveau de symptôme. J'ai classé les
tarés en 3 catégories (vous trouverez plus loin une catégorie
hors-concours pour des gens qui ne valident pas les critères de
base, ils sont encore plus graves ceux-là...)
Catégorie 1 :
Vous êtes donc un-e malade mental-e
puisque vous avez prévu durant votre voyage d'atteindre le point le
plus septentrional de la Slovaquie. Déjà, on se demande si cette
phrase n'est pas une contrepèterie dans des langues reculées du
Timor Oriental mais non, même pas, vous ne bénéficiez pas de cette
circonstance atténuante. Vous êtes un malade mental "de base"
selon la codification que j'ai établie, c'est à dire que vous
souhaitez atteindre ce point sans y attacher une précision
d'horloger. Vous êtes un-e dilettante et vous espérez simplement impressionner votre voisine Josiane en lui disant que vous êtes
allé-e à Oravská
Polhora. Rien de plus simple, vous vous connectez sur Google Maps
ou autre et vous cherchez une route ou une piste qui rallie ce
village aux confins du pays.
On trouve !
Petite astuce : on se prend en photo
devant le panneau du village. C'est incontestable. Indiscutable.
Josiane est abasourdie. Elle est plaquée au sol, elle râle et
reconnaît votre grandeur. Vous êtes à ses yeux un aventurier
moderne, un Indiana Jones du XXIème siècle. Vous jouez la modestie, cela
vous honore. Vous insistez sur le fait que vous n'êtes qu'en
catégorie 1 (on verra plus loin la différence.. ). La classe,
quoi... Vous allez tous les matins au travail dans votre Clio Diesel en vous repassant les
images de ce film où vous êtes debout à côté du panneau
métallique de Oravskà-Polhora, et vous souriez dans votre
rétroviseur. Vous êtes béat, presque benêt. Vous êtes carrément
ridicule également. Mais le plaisir est là. La sensation de
puissance vous envahit. Vous vous prenez brièvement pour un porte-avion américain
à Midway en 42. Si jamais une association était créée - de ceux
qui ont atteint ce point - vous seriez à coup sûr membre du bureau, pas
forcément président mais au moins trésorier ou au pire adjoint,
puisque vous êtes 4 au monde...
Et votre rêve ultime à ce moment-là
serait d'atteindre d'autres points extrêmes, quitte à intégrer la catégorie supérieure.
Catégorie 2 :
Vous êtes toujours un malade mental,
c'est indéniable, mais un puriste. Que peut-on en dire ? C'est un
peu comme un joueur de l'équipe de France qui a une étoile sur son
maillot. Vous êtes un déjanté validé, mais en plus un écorché
vif, un écervelé qui n'est jamais repu, un passionné de
l'extrême, un jusqu’au-boutiste qui se désocialise à chaque mètre
parcouru. Votre objectif n'est pas seulement d'atteindre
Oravskà-Polhora. Déjà vous êtes incapable de le prononcer parce
que cet accent sur le "a", ça vous fout bien les boules et
il faut au moins 5 bières au gingembre pour commencer à comprendre le petit
fascicule "Le slovaque facile" que vous aviez dégotté sur Amazon il y a deux mois. Le Slovaque facile... C'est
pas un oxymore ça ? Le Slovaque facile...
Bref ! Vous voulez atteindre le point
le plus au nord de la Slovaquie et pas seulement un pauvre panneau de
signalisation adapté aux seuls débutants. Mais là, on touche
presque au Graal.
On ne parle plus de la photo banale au
poteau, en short rose et avec le sourire convenu du vacancier
comblé. On part seul-e pour la frontière polonaise et on approche
le pied gauche de la limite (ça porte bonheur). Mais cela nécessite
une organisation sans faille : petit sac à dos, crème solaire - je
vous dis que ça passe crème - un petit sandwich pour ne pas
surcharger votre colon tout aussi replet que coquet, et surtout,
l'indispensable pince à épiler pour éradiquer de façon quasi
certaine les quelques tiques qui ne manqueront pas de vous caresser
les poils des mollets (oui les portugais sont tolérés en
Slovaquie). Une remarque pour les crétins qui ne vont pas manquer de me
taxer de raciste anti-portugais : si je fais cette blague à deux
balles, c'est que je le suis moi-même à moitié, portugais.
On parle désormais d'une petite
expédition ! Une journée de marche aller-retour dans des forêts
envahies de lynxs affamés et de champignons qui dépassent les 60
centimètres de diamètre. La victoire est alors à la hauteur des
efforts fournis. Vous êtes le seul à avoir atteint ce point
maximal. Vote appareil jetable n'a pas failli et vous en avez la
preuve. Le mieux (encore une astuce gratuite) est de photographier
l'écran de son gps de randonnée, c'est irréfutable. De toutes
façons, personne ne connaît les coordonnées exactes du lieu. Vous
êtes un cador, un nabab, vous êtes le seul au monde à avoir posé
le pied ici. Faites quand même attention aux quelques mines qui
traînent sur ces frontières peu fréquentées.
Une petite manipulation sur Google Maps vous donne également la vision "satellite" du coin, bien utile et complémentaire de la simple carte. On peut alors repérer les zones boisées et les clairières d'où vous pourrez trouver un peu de réseau si jamais vous vous viandez la tête la première dans une tourbière imprévue et virulente.
Rentrez "à la cool" à la
voiture, ce serait stupide de se faire une entorse de daube au retour
en voulant éviter une touffe de houx non matérialisée par le Routard. D'autant que pour le dire en
slovaque - "entorse de daube" - au pharmacien de garde, va falloir être ingénieux...
Dans cette catégorie de spécialistes,
j'en vois déjà quelques-uns qui ont encore des fourmis dans les
jambes. Ils ne seront jamais rassasiés et la Slovaquie n'est qu'un
tremplin pour des contrées encore plus sauvages, inhospitalières
et même revêches.
Prenez la France... Certains néophytes considèrent que c'est l'échauffement. Faut savoir lire les gars ! Enfin lire une carte. Je précise ?
Prenez la France... Certains néophytes considèrent que c'est l'échauffement. Faut savoir lire les gars ! Enfin lire une carte. Je précise ?
On parlait de Slovaquie. Pas d'océans,
pas de mer intérieure... seulement des frontières bien établies
avec des voisins identifiés et inamovibles. La France est un peu
plus fuyante, elle ne se laisse pas prendre dans un piège à
ragondin négligemment installé au bord de la route.
Pourquoi ? Ben on parle de quoi déjà
? De la France tout court ou de la France métropolitaine ? Ah oui, je
vous confirme que ça fait un petit écart ! Oh trois fois rien...
Restons ici en France métropolitaine,
pour le moment, sans la Corse. Vous voulez atteindre le point le plus
à l'ouest ? Dans les livres, c'est facile ! Enfin, disons que c'est
lisible : la Pointe de Corsen, dans le Finistère.
Mais soyons un poil moins rigoureux et
contentons-nous de la Pointe du Raz, facilement accessible en
véhicule, avec parking payant, syndicat d'initiative, tri sélectif
et tout le toutim : on s'attend à une petite promenade de santé,
espadrilles, appareil-photo en bandoulière, et chien si vous en êtes
pourvu-e.
Oui mais non en fait...
Bien sûr,
on peut prendre cette photo :
Mais on n'est pas à la pointe. Pas vraiment.
Dois-je vous rappeler que l'on est ici dans la catégorie 2, celle
des puristes.
Le puriste va faire fi du panneau
annonçant le danger de glissade sur des rochers mouillés et va
peut-être s'aventurer sur le varech en tongs couleur taupe, à ses
risques et périls.
Mais va-t-il se poser la question
subsidiaire : "Suis-je au bout du bout ?". Même s'il pose
le pied sur le dernier caillou attaché au continent, pourra-t-il
lever les bras en signe de victoire ? Pas sûr. Imaginons qu'à marée
basse, le caillou se découvre davantage et lui laisse l'opportunité
d'aller quelques centimètres plus loin ? Je chipote ? Oui, on est
chez les puristes. Et imaginons que toujours à marée basse, les
jours de fort coefficient de marée, une péninsule de rochers se
découvre et lui permette de gagner quelques mètres vers l'ouest ? J'avoue que
votre voisine Josiane, elle s'en fout et ne demandera pas de comptes.
Mais pour vous ? Serez-vous content-e de vous ?
Et les îlots qui apparaissent sur la
photo précédente à 20 ou 200 mètres de votre position ? Ils
comptent ? Je n'ai pas la réponse, j'ai glissé 10 mètres plus bas
depuis un bon moment et je me suis démonté l'arcade gauche,
heureusement protégée par mon sourcil velu.
Donc ne prenez pas non plus trop de
risques pour faire un pas de plus, dans la même veine que "Nous
sommes au bord du gouffre mais nous allons faire un pas en avant...".
Restez sagement en retrait du panneau indiquant le danger et
vous vivrez plus longtemps. Ce qui vous permettra, un beau jour, de
passer dans la catégorie 3.
Une petite astuce malgré tout : si
vous êtes collé à la barrière, rien ne vous interdit de tendre le
bras le plus loin possible, votre GPS de randonnée fera le reste. On
peut même imaginer un système de canne à pêche qui pourrait
porter le GPS quelques mètres plus loin si vous êtes vicieux. J'en
connais...
Catégorie 3 :
On atteint ici une limite humaine peu
commune. Les personnes qui se revendiquent de cette catégorie sont
hors-concours, à mon avis. Elles vont s'adonner au même hobby que
celles des catégories 1 et 2, mais en considérant un pays dans sa
totalité, c'est à dire avec ses territoires plus ou moins
lointains. Euh, pour ceux qui ne suivent pas rigoureusement, ça change tout !
A partir de l'instant où l'on tient
compte des départements et territoires d'outre-mer, la situation se
complique sévèrement... Pas pour la Slovaquie, c'est pourquoi j'ai
pris cet exemple précédemment. Pour un pays comme la France, il
faut se pointer à pas feutrés. En réalité, pour bon nombre de
pays, si l'on tient compte d'autre chose que de la métropole, ça
devient carrément une histoire de fou. Et dans bien des cas, c'est
même administrativement quasi impossible.
Le point le plus méridional français n'est plus
le Puig de Coma Negra dans les Pyrénées Orientales, non non...
On passe directement aux îles de
Boyne, au sud des Kerguelen, ça réveille... Et là, même si vous
avez la pêche, faut déjà trouver un bateau pour vous y déposer...
Prenez des moufles, il fait – 28°C et je ne parle pas de la
température ressentie quand le vent se lève.
J'occulte unilatéralement la Terre Adélie
elle-même, inaccessible au simple vacancier avec son parasol, qui
est pourtant le point le plus au sud de la France, puisque cette
portion d’Antarctique est un secteur angulaire dont le sommet est le
Pôle Sud lui-même, difficile de faire mieux...
On voit bien que pour s'inscrire dans
cette catégorie 3, il n'y a pas beaucoup de possibilités : soit
vous êtes rentier et vous avez les moyens de louer un avion ou un
bateau qui vous emmène où bon vous semble, soit vous n'avez aucun
ami et souhaitez devenir célèbre en passant pendant 1 min 20 s aux
infos nationales parce que vous avez été percuté par un manchot
royal au décollage et qu'il vous a au passage refilé le tétanos
parce qu'il s'était posé juste avant sur un bateau russe rouillé.
C'est à peu près aussi improbable que la chauve-souris de Bigard
mais eu égard à la taille de l'univers, ça reste possible.
Comme c'est mon blog, je m'octroie le
droit de classer aussi dans les catégories 2 ou 3 certains déglingos
qui ne jurent que par les altitudes. Là encore, il ne s'agit pas
seulement de viser le plus haut sommet d'un pays. Si on se cantonne à
ce simple nombre positif, et après avoir pris un maximum de
précautions, on peut envisager d'atteindre ce point, il suffit
d'être alpiniste ou éventuellement simple randonneur si on parle
des Pays-Bas...
Mais il y a des variantes, là encore.
Prenons l'exemple d'une personne qui s'intéresse non pas au plus
haut sommet, mais à la plus haute piste accessible en véhicule par
exemple ? C'est très compliqué, il faut éplucher les cartes
topographiques pour trouver cette perle rare qui vous permettra
d'emprunter la plus haute route, le plus haut col, etc...
Vous constatez que cela vous laisse
beaucoup de liberté de choix, de différentes façons de battre des
records.
Et même si au bout du compte vous
estimez que le jeu n'en vaut pas la chandelle, que tout le monde s'en
branle de vos histoires, n'oubliez jamais que je suis là, que pour
ma part je suis l'unique membre de la catégorie 4, celle qui
rassemble le seul débile profond que toutes les catégories
précédentes peuvent intéresser. Envoyez-moi vos photos de records,
j'aime bien (surtout celles avant de chuter dans le vide et de vous
massacrer sur les rochers)...
Temple de Poséidon, pointe sud du Péloponnèse
Commentaires
Enregistrer un commentaire